Marina Skalova
souffle court
de vers brefs et incisifs
langue
limite et lieu de réinvention
comme à travers un miroir vacillant
les poèmes en montrent
l’instabilité.
un corps se heurte à d’autres corps
le corps traverse des langues et des territoires
chaque langue est étrangère.
une voix tente de lier
alors que l’air manque
violence intime et fracas extérieur se font écho
les poèmes
marquent la quête d’un territoire respirable
comme
un souffle tenu
un mince filet d’air sinuant entre les langues
*
ce que peut la littérature face à ce présent
pas grand chose sûrement
et cette chose
les vagues la recouvrent
les vagues coupent la parole
elles privent du pouvoir de parler
elles coupent le lien entre la parole et la pensée
quand
les vagues affluent
je ne sais plus ce que
je suis
je ne sais plus ce que
je pense
les vagues
c’est ça qu’elles sont c’est ça qu’elles font
les vagues
*
Le migrant c’est celui qui est fluctuant c’est-à-dire changeant hésitant, indécis Il varie, va d’un objet à l’autre et revient au premier s’il y est forcé C’est celui qui est flottant, subit des fluctuations est en proie à des variations Il est charrié par l’afflux des vagues elles-mêmes fluctuantes et qui risquent de le faire flotter dans l’eau Marina Skalova Exploration du flux Seuil collection Fiction & cie Paris 2018
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