ce qui fait le prix du voyage
c’est la peur
c’est qu’à un certain moment si loin
de notre pays
de notre langue
un journal français
devient
d’un prix inestimable
Cahier I 1936 Aux Baléares L’été passé. 23 ans
*
déguster les trois tomes des Carnets de Camus c’est affronter les deux faces de son soleil invincible: l’or et le noir tout au long d’un défilé d’aphorismes et de pensées brillantes anecdotiques ou hermétiques
c’est également l’émotion de voir vieillir un homme de cœur ambivalent et évoluant dans toute l’Europe avant pendant et après la guerre de retrouver les bribes dialogues corrections et commentaires des œuvres qu’il crée parallèlement
on parcourt alors avec lui les années le cœur serré de voir se rapprocher la date fatidique de son accident regrettant de devoir laisser partir plus qu’un grand homme du siècle un confident un compagnon capable de parler à l’enfant l’adolescent et l’adulte réunis en nous
l’eau glacée
des bains
de printemps
les méduses mortes sur la plage
une gelée qui rentre peu à peu
dans le sable.
les immenses
dunes
de sable pâle
la mer et le sable ces
deux
déserts
*
je sais
ce qu’est le dimanche pour un homme pauvre
qui travaille
je sais
surtout ce qu’est le dimanche soir
et si
je pouvais
donner un sens et une figure à ce que
je sais
je pourrais faire
d’un dimanche pauvre
une œuvre d’humanité
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