il y a
quelque chose
qui
commence
ici
elle s’inquiète
elle voit
la langue morte partout
le nom qui n’a plus de nom
le chant dépouillé de son verbe
elle se demande
s’il ne faudrait pas sacrifier quelque chose pour sauver la Parole
et pourquoi pas
une ville
je voudrais que Paris brûle
scande-t-elle
la voilà qui se prend pour
Néron qui se prenait pour
un poète
l’intention est louable
mais son feu ne prend pas encore
elle-même en est consciente et c’est dans cette conscience
malheureuse
que surgit
sa poésie et peut-être même son manifeste
son feu n’aurait ni la chaleur du feu
ni l’orgueil du feu
il s’étendrait loin
des grands brasiers ravageant les forêts
dans cette ambiguïté secrète
entre le regret et l’adieu
chant dépouillé
de verbe
et qui ne dirait pas de lui
je suis le feu
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