nuages blancs volant sur les neuf sommets
rêver dans l'espace vide
grand soir gris d'espace
vision des pins forts
rivière convoyeuse de la nuit
dans ses remous porteuse
de voix
vents et lumières à pic
montagne ébréchée
vents et tonnerres se levant sur la grande terre
aussitôt
fantômes
naissant sur les tas d'os blancs
ici le regard s'abîme
vent et pluie
à dialoguer au moindre souffle
avec le vent
nuages d'hiver pressés de neige
feu clos
dans sa somnolence
le fleuve bouillonnant de glace
brouillant la vue
le froid le retour du froid
un souffle en douceur
planète minuscule
grands cris gelés
lac miroir aux lueurs mort-nées
chute des feuilles par le vent
d'ouest
forêt comme ferveur éteinte
engourdie
flèches volant vibrantes
ciel et terre en révolution
temps bref
sans ébréchure
luit
le fil de l'horizon
les quatre mers se retournent
les nuages et l'eau se déchaînent
les cinq continents tremblent
lumineusement
océan renversée
séparation effacée
malédiction du cours d'eau
saule pleureur
flottant et montant droit
au neuvième ciel
ombres dissipées toutes
comment ne pas admirer
l’ironie noire qui a baptisé
Œuvres complètes
un ensemble de textes
qui célèbre le triomphe de l’inachevé
Dieu merci
cette tombe ferme mal
danse des montagnes
serpents d’argent
galop des plateaux
éléphants de cire
la montagne est passionnante
elle m’apprend quelque chose
tous les jours
sans elle
je n’aurais jamais
appris en aussi peu de temps
autant de choses
sur la Terre
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