Heureux les paresseux au soleil accoudés sur les parapets de cette pierre d’un blanc si pur dont les Ponts et Chaussées bâtissent leurs digues et brise-lames !
D’autres sont couchés à plat ventre sur les blocs avancés que le flot peu à peu ronge fissure et désagrège
D’autres pêchent se piquent les doigts sous l’eau aux ambulacres des oursins attaquent du couteau les coquilles collées aux roches
Il y a
tout autour des ports
une faune de tels oisifs mi-philosophes
mi-mollusques
Point de compagnons plus agréables pour un poète
Ils sont les véritables amateurs du Théâtre Marin
rien de la vie du port qui leur échappe
Paul Valéry
invite
l’œil des hommes à se perdre
à plonger
dans
une rêverie abyssale
il scrute
l’esprit comme on caresse l’horizon
et livre
un hymne
à la mer gorgée de poésie
Si l’on sait la place qu’occupe la Méditerranée dans l’œuvre du penseur sétois sa réflexion déborde ici d’une passion intimement libératrice
le poète est à nu.
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