en dressant l'oreille
j'entendais
mon amie qui
suspendue goulûment
aux mamelles du sommeil
portée par l'extase
en explorait
les pistes aériennes
vouée de tout son être
à cette croisière sans bornes
le chant lointain de son ronflement disait longuement
racontait la longue geste de sa chevauchée
à travers les steppes inconnues
du songe
ainsi
les âmes pénétraient sans hâte dans le sombre aphélie la face sans soleil de la vie dont nul mortel n'a jamais pu apercevoir les contours
ils arrivaient à longer le fond noir du nadir les limbes mêmes de l'Orcus des âmes ils en doublaient dans un ultime effort les étranges promontoires
alors regonflant les soufflets de leurs poumons d'une musique nouvelle ils remontaient à coups de ronflements inspirés vers l'aurore
*
point
de l'orbite
d'
une planète
ou d'
une comète
le plus éloigné du soleil
nous les verrions les planètes de toute leur grandeur dans leurs périhélies c'est-à-dire quand elles en sont le plus proches et dans leurs aphélies quand elles en sont le plus éloignées; car elles décrivent autour de lui non des cercles, mais des ellipses
les mots
se mêlent de si près
à notre souci de les faire servir
que l'on ne distingue jamais très bien
où le souci commence et où finit
le mot
il s'agit d'explorer la réalité des choses à travers un microcosme aux figures répétitives mais agencées différemment d'un poème à l'autre d'expérimenter des actions des passages d'un état à un autre sous l'apparent arbitraire des faits et de leur enchaînement
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