lectures
la prose souple et mélodieuse d’Albarracin
apparaît comme
une chair verbale positive et articulée
pour incarner selon les lois noétiques courantes
les opérations sauvages
de la pensée contrariée et fugace du poème
qui ne se laisse voir qu’en creux
et négativement
ou
comme disait l’autre
en énigme et en miroir
la critique se fait ainsi l’art du discours
indirect libre
le monde est infini parce qu’il est regardé
penser le monde
c’est constater par les yeux qu’il est le monde,
c’est en somme l’entraîner dans un cercle vertueux
que nous déclenchons en ouvrant les paupières
qui parle ici
?
est-ce Albarracin ou Ana Tot
qu’il est en train de lire
?
l’un et l’autre ni l’un ni l’autre
c’est leur dialogue qui produit cette idée sur le monde
sur la manière dont le pense la poésie
la prose y gagne
un aperçu
qui n’a pas de prix
sur
une opération de pensée idiosyncrasique
le poème qui risquait l’autisme
trouve quant à lui
un delta inespéré vers le monde commun
et le critique
arracheur de dents en or
élégant et brutal
peut ajouter ce butin
à sa propre mâchoire
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