écrire
sans point d’ancrage
sans fixation
sans abri
sans point de mire
risque absolu
espace ouvert... précipice de la langue
laconisme du funambule
et
le volubilis
variété
d'ipomée ornementale
à grosses fleurs pourpres ou blanches
en entonnoir
de la mort qui s’accouple à l’écriture
qui s’enroule autour
écrire
entre les pattes de cette tarentule millénaire
être son comptable
et son amant
le cireur obséquieux
de ses bottillons glacés
écrire
en se gardant du spéculaire
qui
réfléchit
la lumière
comme
un
miroir
du simulacre
de l'ombre
de l'apparence
de l'image
de la déflagration
du glissement... autour des yeux
au fond de l’œil
hors de portée du regard
écrire
étant la traversée du souffle
l’impossible traversée
étant
l’impossible
écrire
hors de soi
écrire
loin
de soi signifiant
qu’
un masque
qu’
une musique
qu’
une rhétorique sauvage
adhèrent
à la peau
d’
un vivant
d’
un visage ouvert
écrire
hors de soi
comme glisse
un nœud
coulant autour de la gorge
au-delà de la voix
exorciser les préoccupations du geste d’écrire
écrire à travers le corps
marquer
le moment où le temps envahit l’espace
écrire
à partir de la seule et féroce nécessité
de jouer sa vie
de lancer les dés dans l’abîme
mener
un combat
pour
une épaisseur fugitive
pour croire
un instant
en la matière des mots
écrire au large
au plus près de soi
strictement déboutonné
dans la magnifique lumière
écrire l’écrire
cette présence de l’infinitif produit
une sorte de diffraction
l’objet de l’écrire est ainsi
mis en perspective
par la nomination même de l’acte d’écrire
qui en assure l’apparition
l’infinitif place l’objet en devenir
mise en scène d’
un désir
d’
un en avant
qui oriente toute tension
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