je
cultive
mon jardin
cela signifie
je
regarde
passer le temps
le temps pur
délivré du souci du passé et du soin de l’avenir
à peine le présent
la sensation sans cesse répétée
de l’instant
avec au sein de chaque seconde qui s’écoule
assez de matière
pour donner
tout
un monde qui ne manque de rien
cela fait
un spectacle suffisant
de quoi
remplir tout le temps
d’
une vie
oubliant tout le reste
une vie de chat à faire la sieste au soleil
à errer pour des riens dans la nuit
à scruter le vide
sans penser à quoi que ce soit
le chat de Schrödinger
il y avait
contre le mur
une gerbe d’orties
ou
c’était l’avancée syncopée
d’
un lézard hésitant
disons
une simple minute
d’attention qui ne se serait pas laissée écarter
ou bien
à l’inverse
c’
est l’oubli qui fouillerait du bout
d’
une invisible
perche
la surface herbue
d’
une biographie aléatoire
et les lumières tout au fond de l’étang dessineraient la forme des fenêtres par lesquelles on regarderait se succéder les climats au hasard de la rue épaisse
ou bien
ce ne serait rien sinon notre propre nom notre nom propre si commun derrière l’écran de la distance prononcé par
une voix
que l’on aurait autrefois connue
et qui viendrait s’émietter à travers les gouttes
de pluie
dans le paysage du fond
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