une apparition de théâtre
un air étrange
geste dépouillé de sa signification
et réglé d'avance
comme
le
pas
d'
une danseuse
qui
tour à tour s'élève sur sa pointe et tourne autour
d'
une écharpe
une curieuse
édition du Cabinet des Antiques
cou tendu
figure oblique
œil rond collé contre
le verre
la ligne délicieuse et inachevée
le trône légitime de la beauté
une nacre
rose
de ses joues
un immense oiseau
de paradis
la sécheresse
voulue de ces mots adressés par
une déesse
à
un demi-dieu
la
connexité
d'
un gros nez rouge
avec
un bec-de-lièvre
un don de nature
une vague antipathie
le
mur filait
dans
une autre direction
dans nos retours les plus tardifs
ces évocations
tournoyantes et confuses
ne duraient jamais que quelques secondes
un rocher de corail
à
côté
d'
une large réverbération vitreuse
obscure et liquide
un œuf rose
dans
la douceur
d'
un nid d'alcyon
un disque en cristal de roche
le
rayon
d'
une pierre précieuse
qu'on ne voit pas
le
spectre
d'
une figure idéale
projetée sur les ténèbres
les yeux limpides et réfléchissants des déesses des eaux
les rumeurs mélodieuses
de la terre
une algue lisse
une rougeur
plus fine sans être plus vertueuse
un
regard autre
un
large rire ironique
un
regard
particulier
venu des profondeurs
comme
les regards
d'
un couturier
qui décèlent sa profession par
la façon immédiate qu'ils ont de s'attacher aux habits
une cornue
où
s'observent des réactions
chimiques
un
formidable
tonneau de vidange
sa
figure
se marquait
de petits points bleu
de Prusse
il y a
une question
de robe
d'été qui peut changer
les choses
je
vous laisse carte blanche
vous avez le flair le plus fin de toutes ces
choses-là
il n'y a
pas
un mot de vrai
pas
un seul
c'est entièrement inventé
je suis
un peu trop fatigué
pour vivre avec les autres
je
m'ouvre
à moi-même
mon cœur comme
une espèce de vitrine
et vous
lisez vous aussi
?
rares poésies
dans ses prunelles s'inscrivaient comme de distantes et mystérieuses
étoiles
dans
la fatigue la plus réelle
il y a
surtout chez les gens nerveux
une part
qui
dépend de l'attention
et qui ne se conserve que
par
la mémoire
un nez
immense qui se dilate
pour aspirer les derniers souffles
avec des mouvements mécaniques
comme
sur
une frise assyrienne
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