corona-littérature
des grippés
des fiévreux des tousseux
et même
des
porteurs sains
bref
tous
les êtres humains
on
dirait
que l’épreuve épidémique
dissout partout l’activité intrinsèque
de la Raison
séquestrations proustiennes
la
face aimable
d’
un monde
d’égoïsmes sombrement crispés
sur le
moi d’abord
et que le reste périsse
tout est
déjà dans les livres
une expérience
on ne peut plus contemporaine
que nous sommes en train de vivre
sous les dehors archaïques moyenâgeux
d’
une épidémie
l’inhibition de l’action
fait oeuvre d’ultime parade
mais
cela ne suffit pas
car la réalité s’impose
se
terrer
ne suffit pas
je me sens
quelque peu contraint
de rassembler quelques idées simples
je
dirais
volontiers
cartésiennes
à chaque crise
planétaire de bons esprits nous
objurguent
think global stupid
l’autre est devenu
source de danger et de méfiance
on
passe
du choc à l’expérience
lorsque l’on arrive à mettre
des mots sur notre
vécu
vous aimiez tant que ça regarder la télé
faire des jeux vidéos
téléphoner ou envoyer
des mails ?
elle a
une
capacité de rebond
une
énergie
et
une
fantaisie
qui
l’aideront à se
remettre en mouvement
l'Italie
toute la question
maintenant est celle de la durabilité
de la prise de conscience et de la volonté de faire
mon ombre
sur les murs se superpose à toutes celles
amies
dont le soleil a projeté
l’histoire
répétition générale
on appelle
à
ne plus faire société pour faire
nation
à s’isoler
pour se serrer les coudes
à écarter
les corps
les uns des autres pour se rapprocher
d’eux en esprit
la
première mesure sanitaire
urgente
c’est
de libérer
nos esprit de l’emprise de ce foyer
d’infection moral qu’est
le pouvoir
l’État tient
se félicite-t-on en haut lieu
le virus
mutant rôde à nouveau
c’est
un touriste opportuniste
il prend son temps
mon petit
il va y avoir du sport
le
Dehors
n'est pas loin
ces bourgeons qui éclatent partout
cette lumière unique qui n’existe nulle part ailleurs
le
paradis est
là
en
un éclair
la vie secrète
des écrivains est devenue
banale
un virus
a révélé leurs trucs au grand
public
il lui avait
inoculé le virus redoutable de la vertu
écrit Victor Hugo
voilà
l’Occident face à sa
vulnérabilité
tétanisé
il fait le hérisson
fragile
il n’a pas le choix
convenons
néanmoins que c’est
une drôle de guerre
celle où
le commandant en chef a pour mot
d’ordre
planquez-vous
le virus
poursuit sa course folle autour du vaste monde
et j’écris
l’économie
l’obsession de sa croissance
a sauté de son piédestal elle n’est plus la mesure
des rapports ni l’autorité
suprême
espérons
seulement qu’
un jour prochain
les rues de l’Inde seront noires de monde
envahies par ceux qui auront compris qu’à moins
de se manifester et d’agir
la fin est proche
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