Je
reviens de loin mais c’est
rapide
Il n’y a pas
de trace de sentiers
ni de clairières
Essayons
d’être plus précis
Fulgurance
des sensations où tout est
calme et reposé
Réguler
le mouvement des mots
Et pour le reste je marche
Je crois rêver
À chacun
d’entrevoir cette ombre ou
cette aube et de choisir sa propre nuit
sans illusion
Dire
l’ombre plutôt que la lumière
Propension
à vivre dans le passé
Je
ne sais où je vais
Il ne bouge pas
Il ne bouge jamais
Et d’ailleurs rien ne bouge
le temps n’existe pas
Une retenue apparente
Étranger
à moi-même
Permettez-moi
pour plus de clarté
d’avancer ici quelques exemples
La marge est grande.
S’enfuir
dehors et dedans même
Et déjà
tout est oublié
Le spectacle est banal
même si fort accablant
Incapacité
à accepter le monde tel qu’il est
dans ses travers et même sa beauté
fugace
fragmentaire
invisible ou cachée
Ni
départ
ni d’arrivée
La pudeur voudrait qu’on se taise
Parlant à travers
voire à tort et vers d’autres
Comme sur
un écran tendu à l’intérieur de soi
dans ce rideau qu’on déchire
Nous
manquons singulièrement d’ouverture
d’attention
Nous
n’apercevons sans doute qu’ébauches
et fragments
Éclats
dont l’apparent désordre
est en lui-même
un ordre
et où l’homme est réduit
à son regard
Le temps
manque pour reconstituer
chacune des épreuves
Le temps s’écoule et se décompose
Seule
jusqu’à ne plus entendre
ne plus savoir.
Par-delà
nos différences
voire nos divergences
Il reste
un seuil à franchir
Le temps passe
et j’invente
et je créé
et je mens
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