en le tout il n’y a
ni vide d’absence ni surcroît de présence
rien à combler rien à ajouter
le monde n’est pas lacunaire
il n’attend pas de supplément
pour exister pleinement
chaque élément est là
exactement à sa place
dans la mesure juste de son être
il n’y a pas de manque
car la totalité ne se définit pas par accumulation
et il n’y a pas d’excès
car la totalité n’a pas besoin de dépassement
le tout se maintient dans un équilibre discret
où l’ombre et la lumière
le silence et le bruit
la forme et le vide
se tiennent sans rivalité
sans hiérarchie
percevoir le tout
c’est reconnaître que la réalité n’est ni insuffisante
ni excessive
elle est complète dans son mouvement
complète dans sa respiration
complète dans sa simple présence
et dans cette reconnaissance
l’esprit trouve un repos exact
non par stagnation
mais par accord
avec ce qui est déjà donné
avec ce qui toujours suffit
l’absence et la présence
la présence
est le plein du monde une densité un ici une coïncidence entre ce qui est et ce qui est perçu elle est le moment où quelque chose se donne entièrement même silencieusement une main un regard une lumière qui tombe au bon endroit
la présence ancre réchauffe confirme
l’absence
elle n’est pas seulement un manque c’est une forme d’intensité retournée elle est la trace de ce qui n’est plus là mais continue d’agir comme une empreinte laissée dans l’air
l’absence creuse élargit résonne
là où la présence se condense
l’absence ouvre
là où la présence atteste
l’absence questionne
leur tension est un va-et-vient essentiel la présence donne corps l’absence donne profondeur la présence fait vivre le moment l’absence fait vivre la mémoire entre les deux se tient l’expérience humaine toujours partagée entre ce qui se montre et ce qui se retire entre le visible immédiat et le vide vibrant qui le rend précieux.
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