Le Géomètre du Vent
ne trace aucune ligne visible
il travaille dans l’air
dans ces déplacements qui semblent erratiques
mais suivent pourtant
mais suivent pourtant
une logique
subtile
Il mesure les angles d’une rafale
l’arc invisible qu’une brise décrit
en contournant une façade
la courbe silencieuse
que dessinent les herbes lorsqu’elles s’inclinent
Rien n’est stable dans son domaine
les données se dissolvent aussitôt apparues
les formes se modifient sans prévenir
Pourtant le géomètre n’en perd pas la trace
il saisit dans ce flux
une cohérence qui ne s’écrit pas
Il sait que le vent parle
sans utiliser de mots
qu’il sculpte l’espace
plutôt qu’il ne le remplit
qu’il révèle les contours du monde
par ce qu’il effleure
Son travail n’est pas d’ordonner
mais de comprendre la mobilité
de percevoir la structure d’un mouvement
qui ne vise rien
et qui pourtant signifie
Le géomètre du vent avance
comme on avance dans une pensée souple
en laissant les variations indiquer la voie
en accueillant les détours
en reconnaissant dans chaque souffle
une forme d’écriture abstraite
que seuls lisent
ceux qui acceptent l’impermanence
Ainsi dans l’air
se dessine une géométrie sans figure
un savoir précis
mais jamais figé
le géomètre du vent
Fonction
cartographier les courants invisibles
Pouvoir
Pouvoir
ressentir la topologie du temps
Signes
Signes
compas sans aiguilles
Domaine
Domaine
haute atmosphère
Risque
confondre espace et durée

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