tomber de vide en vide
jusqu’au souffle
où rien ne tombe
la géométrie de l’être n’a pas d’espace seulement un point
qui recommence
Arkadi Volnitsky
poète du vent et des steppes maître des sonorités aériennes
il y a deux façons de se nourrir
la première est celle qui touche le corps qui s’attache aux formes et aux goûts qui satisfait l’instant et rassure la conscience ordinaire
elle est nécessaire mais limitée
elle enferme dans le connu dans le cercle de ce qui rassure et de ce qui se répète
la seconde façon de se nourrir échappe aux sens immédiats et aux catégories familières elle ne remplit pas le ventre mais le souffle elle ne se mesure pas au poids ni à la quantité
elle nourrit la sagesse cette capacité à percevoir le lien entre tout et tout à reconnaître que le temps la vie et le silence ont leur propre nourriture
se nourrir ainsi c’est écouter les leçons du monde invisible recevoir l’éclat du réel sans le nommer accueillir chaque instant comme un enseignement
on apprend à distinguer la faim du corps et la faim de l’être et peu à peu on découvre que le vrai festin se tient dans l’attention et la conscience qui s’ouvre dans le geste simple de se laisser traverser par la vie
l’enseignement est constant
nourrir le corps est vital
mais nourrir la sagesse est ce qui transforme
l’existence en chemin
le chemin
se défait
le pas reste
ou bien
le chemin
se défait
la marche continue
Ivan Klyuchnikov
poète minimaliste explorant le silence et l’ellipse

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