Laura Fusco
Tous les astres déjà pouvait voir la Nuit/De l’autre pôle…
traduction de l'italien par Danièle Robert
Cités, champs, langues bleues de mers bleues.
S’accroche à mille miroirs, déborde
Se cabre coagule se redissout
la course des ocres qui deviendront verts,
et le devoir s’en aller d’où s’attache le cœur,
et puis le souffle d’une autre lumière le défait aussi
et en arrive un autre et recommence le ciel,
écaille eau couleur feuille,
azurs nouveaux
impénétrables et impensables.
Se déplacent les renards
aux bords des forêts comme voix,
en fuite les paysages, lumières
que l’ombre des cils allonge, déforme, confond,
et sons de sel et de soleil.
La neige et le mal de mer
ont emporté des routes entières
et des kilomètres de vagues, de hêtres, de fenêtres.
Et c’est pareil le matin
quitté par quelqu’un que l’on n’aurait pas voulu
quitter,
Et qui se glisse alors dans les cheveux.
Et lorsqu’il le fait tout est là,
tout concorde,
c’est la maison
où elle est en train de se lever.
Elle dit :
Bien des fois j’ai pensé à…
D’où vers où ? (traduction D.R.)
Elle dit :
Très souvent j’ai pensé rester immobile.
Sans souffrir.
Sans désir.
Les yeux clos.
À l’écart du bien et du mal.
Du péril d’une question, ou d’une vague
ou de la soif.
Du poids sur le cœur
du doute d’avoir tort de partir.
De rester.
Intérieurement
elle ne comprend pas le vent,
parle trop de langues à la fois.
Aller et retour :
d’où vers où ?
Luzerne et luzerne.
Rien à faire pour vivre.
Tout à faire pour guérir.
Mais comment faire ?
*
elle dit
très souvent j’ai pensé rester immobile
sans souffrir
sans désir
les yeux clos
à l’écart du bien et du mal
intérieurement
elle ne comprend pas le vent
parle trop de langues à la fois
aller et retour
d’où vers où
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