taquin
quinze petits carreaux sont encastrés
dans
une tablette
où il manque
un carreau
c’est cette case vide qui permet le mouvement
de la transformation
de la structure
à chaque nouveau fragment
l’ensemble a pivoté
d’un cran
il n’y a pas
de progression
mais simple mouvement
perpétuel
en faisant glisser les carreaux en les
déplaçant dans tous les sens on parvient à les ranger
dans l’ordre requis par le jeu
la case vide
du taquin a été métaphorisée par
Deleuze
elle permet
d'instaurer la
diversité
des rapports entre les carreaux
leurs combinaisons et configurations presque infinies
quelle est la case vide
dans la structure
de
Mille romans
ce
livre
est
un labyrinthe
dont le centre est sans cesse fuyant
le sens
dans ce livre est entièrement
pulvérisé
le livre n’a pas
de centre
c’est-à-dire que son centre est constamment
déplacé à mesure que le lecteur avance
dans sa lecture
le centre peut être approché
mais jamais
atteint
le lecteur
le sujet lisant n’est pas
le centre
de la structure mais son effet
latéral
le centre invisible est
la case vide qui permet le jeu
de la permutation
de tous les éléments
le point absent c’est
une valeur symbolique zéro circulant
dans la structure
le sujet
l’écrivain-plagiaire ou le lecteur
n’a pas
de substance
point absent
n’existe que par les relations qu’il établit avec
les autres identités
citationnelles
du texte
le livre
espace unique où se tient ma collection
de citations
le plagiaire jouit
de cet incomparable privilège qu’il peut à sa guise
être lui-même
ou autrui
je conspue
ce roman que je n’écris pas
je ne méprise pas
cette poussière qui me constitue
dont la forme est
mon âme
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