un jour
nous arriverons à lire
les espaces blancs entre les mots
grâce auxquels nous pouvons
aborder ceux-ci
Dieu
ce jour-là
aura
définitivement,
perdu le livre
avait-il écrit
il y a
un mouvement incessant de la poésie
l’interrogation
du langage par la poésie est souvent rapportée
non sans raison
à la tentation du silence
on connaît assez la Lettre à Lord Chandos d’Hofmannsthal qui donne à cet horizon mutique son expression la plus saisissante
il faudrait ici imaginer
au contraire
le rêve d’
une langue
qui bougerait si vite
si constamment
qu’elle continuerait à parler
mais sans figer la moindre
découpe
une langue
infiniment labile
en perpétuelle restructuration
un rêve de langue
peut-être
au revers de ce que fait
toute langue
sous la poésie
des lettres bruisse souvent ce songe-ci d’
une langue autre
qui trouve à se refléter
dans l’approche
des langues étrangères magnifiées
le latin
l’hébreu
le chinois...
et ce songe
est
profondément
poésie
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