elle sort
de son palais
la robe flottante
un pied nu
les cheveux épars sur ses épaules
nues
seule
au milieu du profond silence
de la nuit
elle promène
à l’aventure
ses pas errants
le silence règne
dans les humides plaines
de l’air
les astres
rayonnent dans cette solitude
elle
les bras levés
de leur côté
tourne trois fois en cercle
répand trois fois sur ses cheveux l’onde puisée
dans un fleuve
et trois cris lamentables s’échappent
de sa bouche.
elle fléchit
le genou sur le sable aride
et s’écrie
ô nuit
fidèle témoin des mystères
et vous
astres étincelants
dont la clarté unie à celle
de la lune succède aux feux
du jour
et vous
triple H
confident et protecteur
de mes desseins
et vous
charmes
et vous
artifices magiques
et toi
terre
et vous
zéphyrs vents
montagnes fleuves et lacs
vous tous
dieux des forêts
vous tous
dieux de la nuit
accourez à ma voix
par vous
quand je l’ai voulu
les rivages étonnés ont vu
les fleuves remonter vers leur source
ma voix
rend immobiles les mers agitées
et agite les mers
immobiles
je dissipe ou
je rassemble les nuages
je chasse ou j’appelle les vents
par des paroles et des chants mystérieux
je fais périr les vipères béantes
je transporte
les rochers arrachés
de leur base
les chênes déracinés
du sol qui les vit naître
et les forêts entières
j’ordonne
aux montagnes
de trembler
à la terre
de mugir
aux mânes
de sortir
du fond
de leurs tombeaux
et toi
aussi
lune
je
t’attire
vers moi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire