poésie plus erratique
plus blanche
que le pétale neigeux du troène
plus fleurie
que les prés
plus élancée
que l’aune au tronc allongé
plus éblouissante
que le verre
plus folâtre
que le jeune chevreau
plus lisse
que les coquillages polis
par la perpétuelle caresse du flot
plus délicieuse
que le soleil en hiver
que l’ombre en été
plus majestueuse
que le frêne
plus digne
des regards que le fier platane
plus transparente
que la glace
plus belle
que la neige
plus douce
que ne l’est au goût la grappe mûre
au toucher le duvet du cygne
et le lait caillé
et, si
tu ne te dérobais pas
plus belle
qu’un jardin aux eaux vives
mais aussi
plus farouche
que les jeunes taureaux indomptés
plus dure
que le chêne chargé d’ans
plus trompeuse
que l’onde
plus insaisissable
que les souples rejets du saule
ou de la clématite
plus inébranlable
que ces rochers
plus impétueuse
que le torrent
plus fière
que le paon
quand on le loue
plus cuisante
que le feu
plus épineuse
que la macle
plus cruelle
que l’ourse qui a mis bas
plus sourde
que les flots
plus implacable
que le serpent foulé aux pieds
plus rapide
non seulement
que le cerf poussé par les abois sonores
mais aussi
que les vents et
que la brise ailée
plus flottante
que les quarante arbres de vie écorcés
plus tremblante
qu'une écriture suspendue dans l'éther
plus sombre
que les chemins de lande
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