plutôt
être de l’eau
perpétuellement en mouvement
de la source à la mer
du nuage à la terre
et inversement
ou bien
être faite d’air
qui lui aussi s’échappe
même si on le retient farouchement
elle entend les oiseaux dehors
qui continuent leur concert perpétuel dialogue entre
les merles et les pies les martinets et les pigeons les moineaux
les mésanges
elle les reconnaît tous
ils ont été son plus grand bonheur
avant les voyages
avant les hommes
avant la musique
avant le soleil
avant les fleurs et les fruits et tous les arbres du printemps
les oiseaux et seulement eux
orpheline
l’allégresse est une ivresse autonome du présent qu’on ne peut obliger personne à partager ce qui fait de son totalitarisme inné une absence de contrainte pour l’autre
elle est une alacrité vivacité enjouement
une musique
que Nietzsche définit ainsi
la fatalité plane au-dessus d’elle
son bonheur est bref
soudain
sans pardon
l’étrange que la bêtise la folie la haine se montrent à son encontre comme participant d’un nième noeud d’inversion
l’allégresse contrairement à la prédication romantique ne distingue pas entre le désir et l’appétit
elle aime la vie
parce quelle aime le réel
et pas le réel parce qu’elle aime la vie
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