un mot
une pierre
dans
une rivière froide
une autre pierre
encore
il me faut plus de pierres
pour traverser
lorsque les mots
plus que d’évoquer
attisent le réel et mélangent en
une passe
souvenir de l’éclair sensualité première,
frémissements
le corps en entier est concerné
à cette jouissance
être à l’équilibre
sur la plus haute des falaises
le monde
une toile
de fils fins qui vibrent
sans cesse dans leur structure
où chaque fil est crocheté à l’extrémité de l’infini
en attente qui sait
d’
une morsure
qui
serait celle
d’
un nouvel univers non né
le temps
replié sur lui-même
mélange délicatement qui j’étais
à qui je suis à qui
je serai
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