un espace se fait jour
une surface
s'enroule
se consume devant le regard
une profondeur nous laisse sans passé
dans la brèche
la pensée s'oublie elle-même
un halo invisible
qui empêche toute pénétration réelle
il y a
des lois
mais ni centre ni but
le visage est collé à la paroi
l'espace s'ébranle
à travers des écrans dont l'échauffement
laisse aveugle
à partir de cette surface
nous jouissons
du choc du temps dans le temps
il faut choisir
entre
l'est ou l'ouest
là où noir et blanc n'ont pas la même valeur
la force du trait est indestructible
les signes
renvoient à l'intérieur minuscule
des crânes
un centre
qui n'est pas là
la case vide est impossible à vivre
nous
tournons
dans ce labyrinthe
parlant dans notre langue
criant
appelant saisissant
un miroir noir
capte
le trajet
de chaque souffle changé en conscience
dans mon cas particulier toute espèce de lecture fait partie de mes récréations par conséquent des choses qui me séparent de moi-même qui me permettent de me promener dans les sciences et les âmes étrangères
Platon fait remarquer dans le Phèdre qu'
un discours
a toujours besoin
de l'assistance
de son père
mais le discours écrit n'a pas de père
il ne peut se défendre lui-même
muet
il n'est qu'
un semblant
un fantôme
sans parole sans identité
sans nom
il ne peut que répéter
les mêmes significations
anonymes
le texte écrit
est disponible pour tous
même pour ceux qui n'y connaissent rien
c'est le résultat
de l'égalité et de la démocratie
il s'affranchit
de toute compétence et hiérarchie
un monde pervers
lié au hasard et aux plaisirs
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