pour nommer quelque chose
il faut en avoir pris
conscience
la profération
du nom et l’inscription
de formes dans la pierre sont deux modes
de la manifestation poétique
de la conscience
l’effort
de nommer et de dire
demeure le geste humain
y compris comme combat contre
l’innommable et
l’indicible
peindre
les animaux dans les grottes n’était-il pas
une autre façon
pour les hommes préhistoriques
de les nommer
?
d’imprimer leur apparition
dans leur conscience
?
la matricielle caverne ne serait-elle pas aussi
une boîte crânienne
?
où se joue
la splendeur animale de l’être humain
avec ses peintures
et gravures
*
dans l'acacia
ils virent un cheval presque entièrement recouvert d’une boue jaune comme du café au lait comme si elle la nature sécrétait une sorte de bave de suc digestif gluant qui avait déjà commencé à le dissoudre tandis qu’elle l’avalait lentement en commençant par l’arrière-train
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