Philippe Beck
Trois poèmes pour Jean-Luc Nancy
ESPACE
à Jean-Luc
1. ESPACE
Espace est la forme de sublime.
L’au-delà ici.
Il est sens premier.
Et donne à penser.
Livreur, placeur
et réceptivité.
Il place des éléments,
relie pensées de monde
possible.
Broche première est un bouquet
sensible.
Par fleurs côte à côte
ou au large.
Bien.
Il est Forme d’amour,
car am. est arc ou suite
d’atomes bandés, étoffés.
Il lance des tiges principales.
Espace est relation finale
et débutante.
Sentiment commence comme
tension ou étendue de quelqu’un ;
pour quelque chose dehors.
Il s’appelle arc
littéralement.
Cupidon est physicien.
2. CALMEMENT
Nancy, dur ancien,
n’a pas été calmé.
Il est maintenant le sévère
dans le calme,
le traceur impavide
ou impassible,
la voix grave et longue,
où l’autre est logé,
le phrasé tactique
et mieux que ça,
le phrasé disposant,
proposant, entraînant,
le Oui-Long
calmant.
Il est une âpreté
d’un genre neuf ou spécial.
Nancy prend avec.
Au passage ?
Non.
Il est prenant,
et dispose
à être saisi, captivé.
C’est le non-prisonnier
lent et continu,
le libre discret.
Il est mieux que libre ?
Il a un secret,
un fond de sainteté abandonnée.
Et une tendreté
constante,
ou philosophie.
Mais poésie voit sa philosophie,
et il en sourit.
3. BRIQUES
Nancy joue les mots avec les mots.
Il contacte et tresse.
Des phrases sont par terre.
Nancy les met sur table,
posément.
Contacter, c’est poser les mots
un par un, comme des briques aimables.
Il fait un mur de terre.
Pour un bal sur terre.
Ou couche le mur pour partager
dessus. Mur-table,
avec les provisions calmes.
Mais les briques Tudor de maintenant
composent.
Philippe Beck
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