de
Hölderlin à Mallarmé à Antonin Artaud
la littérature
n'a existé dans son autonomie
qu'en formant
une sorte de contre-discours
et en
remontant ainsi
de la fonction représentative ou signifiante du langage
à cet être brut oublié
depuis le XVIe
siècle
un stigmate sur les choses
une marque répandue par le monde
sous la poésie des textes
il y a
la poésie tout court
tous les mots
que nous utilisons pour dire
pays
sont
les mêmes
que les mots pour
lignes
la
maison représentée
en
une estampe
sollicite
aisément le désir d’y habiter
on sent qu’on
aimerait vivre là
entre les traits même du dessin
bien gravé
le sage
n’a-t-il pas connu
le repos intime dans le mot
quand
il parle curieusement de notions
qui sont des
huttes
les mots
je l’imagine souvent
sont de petites maisons
avec cave et
grenier
le geste de construire
est le geste de la
poésie
il
délivre
ce qui en nous
est plus que nous
il rédime
dans la précarité la confiance
il maintient
l'esprit d'enfance
habitation dans la lecture
en lisant
il nous semble seulement que nous continuons à vivre mais dans
une autre maison ou un autre pays
peut-être
à mesure que nous tournons les pages
un édifice s'élève
qui n'est pas l'histoire
elle-même
en Islande
pas
de monuments anciens
pas
de cathédrales
les sagas
tiennent lieu de cathédrales
cathédrale de pierre
cathédrale typographique
copies temporelles et mortelles
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