on dit que l’amour meurt
ce n’est pas vrai
il ne meurt pas
il vous quitte
il s’en va
si on n’est pas assez bon
si on n’est pas assez digne de lui
il ne meurt pas
ce sont les gens qui meurent
les enfants des hommes
tout en tétant
regardent calmement et fixement
autre chose
que les seins qui les allaitent
comme
s’ils menaient deux vies différentes et
tandis qu’ils sucent
une nourriture naturelle
se repaissent
de quelque surnaturelle
réminiscence
un oiseau
un sexe rose
une fleur de cerisier
un œil bleu
une seule note
un ver luisant
un chêne
un champ
un feu rouge
un chaos de flocons
le blanc a fondu
le vert crépite
la lumière blanche attend
pourquoi
cette ronde semble-t-elle
connaître
un temps d’invention
particulièrement
intense
?
quoi donc
appelle à cette poésie en corps
à ce corps éperdu
de vérité
?
un supplément d’âme
l’âme même
le corps rythmique
transi
attentif abandonné délaissé déserté négligé
pensif
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