L’usage et les attributs du coeur est une exploration minutieuse des états d’émotion dans la langue et à travers l’écriture des mots. Le lyrisme du poème n’est pas dans l’ivresse du langage mais plutôt dans la dépossession, l’absence à soi-même, les jeux aléatoires de la langue. Mais la question est toujours la même : le récit possible du réel. Le récit et son énigme quand il a recours au vers, au poème. Le livre se fait enquête perpétuelle. L’auteur réunit des indices. Et à l’intérieur des failles, qui sont aussi une architecture, il esquisse une fable. Il s’agit en réalité d’un seul texte, et non simplement une suite de poèmes. D’une histoire à naître, à découvrir. Le vers est un miroir. Il se reflète et se transporte dans un autre poème sans pour autant perdre son identité. D’où cette attention aux petits mots de la langue, aux articulations, aux prépositions qui détournent le « courant » et permettent ainsi au poème de se reformer dans un espace inédit. Les mots du poète sont autant de stigmates d’une langue en quête du monde, des émotions, des « attributs du coeur ». Logique du moindre, de l’imperceptible, de l’accidentel.
c’est alors que se pose la question
de la naissance
de l’anatomie
c’est-à-dire
l’action de couper pour voir
Jackie Pigeaud
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LUELADC
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