être compris c’est se prostituer
et puis
tous les révolutionnaires sont stupides
il est des départs de soleil couchant
plus douloureux pour moi que la mort d’
un enfant
raconter
c’est créer car vivre ce n’est qu’être vécu
je serai toujours
un homme de la rue des Douradores
comme l’est l’humanité
tout entière
je suis
une étagère de flacons vides
je gis la vie
rien de moi n’interrompt absolument rien
le fait divin d’exister
ne doit pas être livré au fait satanique
de coexister
mais les autres
qu’ont-ils donc en commun
avec le monde que je porte en moi
?
ma patrie c’est la langue portugaise
voir c’est avoir vu
avoir la pudeur de soi-même
je n’écris pas en portugais
je m’écris moi
je voudrais que la lecture
de ce livre vous laisse l’impression
d’avoir traversé
un cauchemar voluptueux
l’immortalité est
une fonction du grammairien
le seul vice vraiment noir
c’est de faire comme tout le monde
côtoyer
ses joies et ses angoisses comme on côtoie
une personne sans intérêt
on dirait que ma vie entière et jusqu’à ma vie mentale n’est qu’un long jour de pluie où tout est non-événement et pénombre privilège vide et raison d’être oubliée
je me désole en haillons de soie
je m’ignore moi-même en lumière et ennui
où sont donc les vivants
?
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