Un porteur d’ombre, un montreur d’ombre pour ceux qui trouvent la scène trop éclairée : quelqu’un qui a été doué d’un manque, quelqu’un qui a reçu quelque chose en moins.
Je continue, je quitte ma langue, je passe aux actes, je chante tout, j’émets sans cesse des figures humaines, je dessine le temps, je chante en silence, je danse sans bouger, je ne sais pas où je vais, mais j’y vais très méthodiquement, très calmement : pas du tout en théoricien éclairé mais en écrivain pratiquant, en m’appuyant sur une méthode, un acquis moral, un endurcissement, en partant des exercices et non de la technique ou des procédés, en menant les exercices jusqu’à l’épuisement : crises organisées, dépenses calculées, peinture dans le temps, écriture sans fin. Valère Novarina
un porteur
d’ombre
un montreur d’ombre
je continue
je quitte ma langue
je passe aux actes
je chante tout
j’émets sans cesse des figures humaines
je dessine le temps
je chante en silence
je danse sans bouger
je ne sais pas où je vais
une méthode
un acquis moral
un endurcissement
écriture sans fin
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