j'emploie le mot lecture
en songeant
au singulier spectacle
qu'offre
un homme
dans
une chambre
reclus en compagnie
d'
un livre
et qui lirait bouche bée
sans articuler le moindre mot
sorte
de rumination muette
et intime qui ferait du corps
d'
un lecteur
un gisant
un poids mort
à ainsi
persévérer dans son inertie
Saint Augustin
rapporte cet événement
dans ses Confessions à propos
de Saint Ambroise évêque de Milan
Dans les premiers temps de l'antiquité la lecture se faisait de vive voix et en commun oecuméniquement pour ainsi dire de bouche à oreille parce qu'il n'y avait dans les livres de l'époque ni signes de ponctuation ni intervalles entre les mots
Tomber
dés lors sur
un lecteur isolé et muet
tenu en quelque sorte au silence
sur ce qu'il lisait devait probablement être
un spectacle
des plus ambigus
proche du confessionnal
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