ÉTÉ 18
FRÉDÉRIC FORTE
entre le 21 juin et le 22 septembre 2018
chaque jour,
avec des choses ramassées
planches métal carton ficelle
j’ai fabriqué un poème
Entre le 21 juin et le 22 septembre 2018
chaque jour était un poème
F.F.
Dans son poème Une collecte Frédéric Forte prélevait des fragments de phrases dans un livre de Marcel Mauss pour les reconfigurer anagrammatiquement :
C’est d’une collecte encore qu’il s’agit avec Été 18 mais cette fois-ci la contrainte est remplacée par un protocole la page de l’ethnographe par une journée d’été et le livre est une saison
Les poèmes naissent de la trouvaille dans ces jours et d’une opération de bricolage
Photocopiage mental avant écriture de la poésie qu’on a trouvée dans la vie
Enchantement aléatoire comme ces choses intrigantes que l’on glane enfant sur la plage dont l’origine ne se laisse pas toujours deviner
*
d’après
Emmanuel Hocquard
il en va de la lecture comme de la pêche à la ligne
vous pouvez rester
des heures à ne rien prendre et soudain
vous prenez quelque chose
Simplement
il existe
des livres dans lesquels
comme
dans certaines rivières
ça mord plus qu’ailleurs
peut-être
s’agit-il en premier lieu des livres
dont l’intérêt réside dans la surface parce que
la dite surface contient
une profondeur insoupçonnée
c’est
une question
d’énigme et donc
d’évidence
comment faire un livre qui
comporte les clés de sa propre élucidation,
sans rien céder sur l’énigme
qui le fonde
?
Xavier Person à propos d’Hocquard
été 18 de Frédéric Forte par Émilien Chesnot
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