un souffle
une sorte de sourire entre les pierres
ici
en ne regardant rien que le lac
on change aussi de ciel
en changeant de ciel
on change de vue
en changeant de vue
on change de pensée
en changeant de pensée
on change tout naturellement de vie
voici par conséquent
l’heure de l’écoute profonde
le ciel noir du silence
où se mesure chaque pas
*
ciel
favorable
Bashô
dans la tête
je me suis penché vers l’eau dormante
qui formait dans les joncs
un signe d’eau
je
contemplais
en ignorant le fruit de la
sagesse
d’
un lettré du Japon
qui avait fait tracer
dans ce jardin avec de l’eau
le nom de l’eau
clairière
lumière
fragiles rayons
de soleil à travers les feuilles
ouverture
mais ouverture
au creux de ce qui est longtemps
resté opaque
que
d’obscurs commentaires
sur la
clairière de l’Être !
c’est égal
personne ne me confisquera
ma clairière
pas
question de l’enfermer
dans
une métaphysique
c’est
un mot
qui touche
tous mes sens
je
n’en fais pas l’objet
d’
une méditation infinie
je
le goûte
avec mes yeux
je
le savoure
dans ma bouche
je
le laisse doucement
entrer dans le creux de mes oreilles
il est mien
mais
je
ne le garde pas pour moi
dans
mes clairières
je
ne suis
jamais seul
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