Marcel Schwob
enfant
s’enfermait au grenier pour
lire
en
mangeant
un
morceau
de pain trempé
dans
un verre d’eau
Que de charmes aux enfances des
aventuriers passifs
célébrés par Mac Orlan
je crois que je faisais pareil
la nuit
lorsque
sur la pointe des pieds
j’allais écouter dormir mes parents
en collant mon oreille à la serrure de leur chambre
avant de monter jusqu’au palier
des mansardes
un livre et une bougie dérobés
à la main
lire était l’activité clandestine
et ténébreuse par
excellence
elle l’est restée
Je levais
les yeux et je voyais la lune
apparaître entre deux nuages
au coin de la lucarne.
les yeux et je voyais la lune
apparaître entre deux nuages
au coin de la lucarne.
les rayons
glissaient sur la page
d’où semblaient s’élever comme
un parfum les signes brouillés qui
promettaient le bonheur et le mystère
aujourd’hui encore
je ne peux me défendre de penser
que je suis aussi l’auteur des livres que j’aime
Le plus haut plaisir du lecteur
comme de l’écrivain
est
un plaisir d’hypocrite
avoue Schwob
Le vrai lecteur
construit presque autant que
l’auteur
l’auteur
seulement
il
bâtit
entre
il
bâtit
entre
les lignes
c’est cela
et je n’aurai rien bâti qu’entre les lignes
ce qui me paraît
une assez bonne façon de jouer à colin-maillard
avec soi-même et avec
le monde
un voyage en automne
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