une recherche
d’identité
dans la froide terreur de la retrouver
ici
maintenant
dans ce peu agité et touffu qu’accumule
le jour
et la nuit le rêve
et le manque de rêve
et le refus du rêve
nous
assistons
un peu saisis
à
un accroissement de l’écriture dans la netteté
par
une vitesse d’assimilation
des figures par ce tranchant des images raccordées
petits mondes dissemblables
que le poète perturbe et augmente
à les mêler
la folie n’aime pas
l’Histoire et les dictionnaires
c’est-à-dire
tout ce qui pourrait gêner sa monomanie
vous lui faites le coup des morts
par milliers
ça la fait tourner
comme
une toupie sur elle-même
elle a
une haine infinie
des mots
des noms
des vocables
des signatures
des dates
des portraits
avec
des arguments parfois péremptoires comme
l’ignorance elle-même
testez vérifiez
la folie se prend pour Dieu
elle sait tout
elle connaît tout d’emblée
elle n’a aucune curiosité sauf sexuelle ou malsaine
elle pense avoir la clé
des songes
des comportements
des appétits
des envies
des souhaits
des désirs
des existences
elle ne pense pas
elle juge
elle préjuge
elle considère
elle décide
elle tranche
elle a réponse à tout
elle
réécrit
d’
un trait
l’archive humaine
elle est
en famille et en familiarité
avec tout ce qui dépasse
du lot
elle était là dans tous les conflits
les chambres
les cabinets
les salons
les guerres
les voyages
les partitions
les ateliers
les civilisations sont à ses pieds
pour elle
il n’y a
qu’
une seule réalité
la sienne
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