lisons le tout premier poème de
Labyrinthe
dans les livres
on dit qu’il faut libérer la parole
mais si j’ouvre ma bouche
n’en tombent que les corps
d’oisillons livides
trop tôt sortis du nid
voici celui de
Demeure
aimer ce qui se délie
jusque dans sa chute
le chemin très étroit
et sombre où foisonnent
le lierre et les érables serre
de tristesse le cœur
et celui de
Voix
écoutez-nous
quelle étrange poésie nous habite
créatures d’os et de cris !
notre rivage est planté sur le monde
une tente de veilleur
sur le flux et le reflux du monde
ventre abritant le désir
la pluie le froid le vent le soleil
le cycle des saisons
imprégnaient le voyageur
d'un sentiment général
de précarité et d'impermanence
tout
un monde
d’herbes et d’oiseaux
d’abeilles et
d’arbres
solennel et familier à la fois
Toucher terre
toucher terre lentement
à l’abri des sous-bois
des cyclamens mauves
des lianes de ronces
les flammes des bruants voletant
entre l’ombre des haies
simplement toucher terre
jusqu’à suivre
l’œil délivré dans les brins
la lumière,
le ruisseau clair
l’ambre
jusqu’à la chute rousse du soleil
sans cesser de penser vagabondage
seule flottait dans mon cœur
la lune-des-îles-des-pins
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire