Ici la phusis
déploie sa présence dans l'œuvre
humaine
et
dans l'histoire
dans les constellations et dans les dieux
mais aussi
dans les pierres
les plantes et les animaux
dans les fleuves et les tempêtes
et aussi
L'omniprésent ou phusis
φύσις
englobe tout dans la pensée grecque
il tient
en balance l'opposition des contraires
les plus extrêmes
du ciel le plus haut et de l'abîme
le plus profond
sans qu'aucun ne s'efface
complètement
car jamais le compromis ne se substitue
au combat
Mais toutes ces choses qui
se dévoilaient
les Grecs ne les voyaient jamais comme
des choses
là
maintenant
installées
ni
comme un monde
stable
ni
comme simplement
un monde en mouvement
mais
comme faisant
irruption
apparaissant et s'épanouissant
pour un temps
hors du retrait
hors du léthé
d'où le nom privatif
vis-à-vis du léthé l'occulté de l’ἀλήθεια / álếtheia
fascinés
qu'ils étaient
par une présence
un événement d'être
qu'ils comprenaient à chaque fois comme octroyés
éphémères et toujours recommencés
Tout ce flux que constituait la
φύσις
proprement dite
c'était le débordement de
l'être même grâce auquel seulement l'étant était observable
le nom propre de l'être
ce à quoi les Grecs ont eu à faire face
c'est
à
la surabondance
à
l' afflux de l'être
les hommes opposeront une contre-violence
organisationnelle
qui plus tard
en changeant de perspective
deviendra
annonce du raidissement de la métaphysique
l'οὐσία / oúsía
ce qui est
ce sur quoi on peut compter
enfin ce qui déclinera dans le concept de substance
ce qui perdure pour Aristote
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