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Avec la série intitulée Mobiles, j’essaie d’installer un dispositif qui fait fonctionner (comme une machine fonctionne) plusieurs types de montages. Les fragments utilisés sont expérimentés jusqu’à épuisement.
Chaque Mobile est en effet une installation précaire où le(s) discours et le(s) montage(s) constitués d’affirmations diverses, de petites histoires, de constructions grammaticales… construisent un réseau particulier. Ailleurs, les mêmes éléments combinés de manière différemment aléatoire, composeront un autre texte-installation. Avec ces images, avec ce système de montage, j’aimerais construire un paysage à aménager. Il s’agit de dispositions particulières d’expérimentation.
Mon but serait une écriture-carte dessinée comme un territoire passager où les discours s’entrecroisent sur une surface qui mimerait un discours vrai ; mais ceci comme si le texte n’était pas vraiment dans un territoire exact ni utopique mais simplement variable. Mon espace textuel se situe sur une frontière : le texte appréhendé comme un espace cartographié, souvent décadré et recadré, avec des perspectives particulières et mouvantes, faites de signes reconnaissables et cependant tout en surface.
La contrainte serait donc dans l’utilisation de mêmes objets pour aboutir à un espace légèrement décalé et semblable ; vrai et faux. Comme pour le jeu de go où les pions occupent sur le damier une intersection de lignes ; ils se combattent grâce à une imperceptible avancée : une armée de mots-pions (noirs et blancs de la page) ravageant le terrain par petites avancées et contournements, solitaires mais en groupes – accolés et formant cependant une linéarité.
Vannina Maestri, Mobiles, Al Dante, 2005.
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