en écrivant
on s’arrête de temps en temps
sur
un beau passage
qui est mieux réussi que tous les autres
et au-delà duquel soudain
on ne sait plus
continuer
quelque chose est allé de travers
c’est
comme
s’il y avait
une réussite mauvaise ou stérile
et peut-être
faut-il précisément s’en faire
une idée
pour
saisir ce que signifie
une bonne réussite
au fond
il y a
deux consignes
qui se font
face
le une-fois-pour-toutes
et
le une-fois-n’est-pas une fois
à
ce moment on se
dit
c’est si beau
qu’il ne faut pas laisser
échapper
cela vaincrait
n’importe quelle paresse
car malgré tout
il faut pour être inspiré
à chaque instant
se replonger dans la recherche
le travail
accommoder le regard
et alors très vite
on jouit
à coup sûr ça jaillit
c’est
comme ça
que je ressens
l’inspiration
chaque fois
même vision approfondie
où quelque chose s’est heureusement déplacé
concentré
où les rapports nouveaux
s’aperçoivent
longue période de recherche
puis
vision
l’accommodation est faite
c’est beau
c’est fatigant
on croit que c’est tout mais non
c’est trop beau
je veux revoir ...
alors on repart et l’accommodation repart très vite ...
et l’inquiétude recommence
c’est trop beau etc
Proust a admirablement dit
les épisodes
les degrés
les passages du mourir
je veux dire
qu’à chaque moment il a donné
un supplément de concret
comme s’il allait à la racine du concret
petite attaque aux Champs-Élysées...
la rougeur...
la main devant la bouche ...
pourquoi est-ce vrai
et non seulement réel ou réaliste
?
parce que cette réalité du concret
désigne ce qui va
mourir
plus c’est concret
plus c’est vivant
plus c’est vivant
plus ça va mourir
occlusion
congestion
syncope
le temps est
celui que les couleurs ont mis pour passer
sous l’effort de la lumière
le cœur est serré par l’angoisse de l’éternité
et de la mort
il s’arrête de battre
non mauvais
paralysie
syncope
?
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