" Une porte claqua, - et sur la place du hameau, l'enfant tourna ses bras, compris des girouettes et des coqs et des clochers de partout, sous l'éclatante giboulée. " (Rimbaud, après le déluge)
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La phrase précise que le mouvement de l'enfant ( " l'enfant tourna ses bras ") est compris des girouettes et des coqs des clochers de partout ... c'est-à-dire d'un clocher à l'autre.
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Il est difficile de ne pas considérer ce mouvement tournant des bras comme un signe (un jeu d'enfant : le temps est un enfant qui joue) qui, se relayant de girouette en girouette, de coq de clocher en coq de clocher, est compris partout.
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Ce signe, ce jeu d'enfant (qui joue parce qu'il joue, qui pousse ses pions, tourne ses bras) n'assimile-t-il pas aussi le temps, l'enfant, porteur de signe, à un sémaphore ?
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Cette disposition des bras, associée à l'enfant (qui tourne sur lui même), m'a frappé comme une évidence lorsque je vis pour la première fois le Baigneur, dit aux bras écartés peint par Cézanne entre 1877-1878... L'ensemble des historiens d'art considère ce Baigneur comme particulièrement énigmatique. Mais qu'y a-t-il d'énigmatique à ce qu'un enfant se manifeste, en tournant les bras ( en jouant ), qu'il est porteur de signes musicalement engagés dans le sans-pourquoi de son jeu ?
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Marcelin Pleynet
Rimbaud en son temps, situation
L' Infini/Gallimard
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