une telle réalisation matérielle géniale dans sa simplicité apparente allait avoir une longue postérité chambre à bulles de Donald Glaser Nobel 1960 où la condensation en atmosphère humide est remplacée par l’évaporation révélant les parcours dans l’hydrogène liquide – principe différent mais but révélateur identique enfin chambre à détecteurs multifils les particules à repérer l’étant grâce à un réseau de fils métalliques parallèles cette dernière machine inventée par Georges Charpak Nobel 1985 mille fois plus rapide et plus précise que ses devancières équipant aujourd’hui tous les laboratoires de recherche fondamentale du monde alors que la chambre à brouillard l’ancêtre n’est plus qu’une curiosité expérimentale
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les connotations du mot brouillard impossibilité de se repérer confusion mentale à la limite opacité vont permettre de retourner comme un gant l’usage fait par Wilson de sa superbe machine à clarifier le réel but de toute la physique
la machine du texte vise à obscurcir
elle crée un système imaginaire inextricable à partir d’une entité certes invisible à l’origine mais qui pourrait être simple comme le sujet d’un roman
et comme rien n’est jamais perdu pour un romancier quand il soumet une idée au remue-méninges ni la chambre à bulles le cerveau dément du narrateur brassant une sorte d’ébullition permanente ni la chambre à fils séquences de vocables appelés par la méthode marabout/bout d’ficelle ne cessant au fil des pages d’enchevêtrer leurs pelotes ne seront en rien négligées par l’intrigue ou ce qui en tient lieu...
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