L.A photographies novembre 2022
L’art et la contemplation esthétique
avec
la contemplation esthétique
l’homme cesse de s’ennuyer au spectacle d’
un monde qui l’ennuyait tant qu’il y jouait
un rôle réel
en cessant d’être vécu
le monde a cessé d’être ennuyeux
il faut pratiquer
un certain nombre d’activités
qui cessent d’être intéressées par les intérêts de la
Volonté
il faut entendre par là la pratique des arts la musique la littérature l’écriture la méditation les ballades ou encore le sublime qui est
la disparition de l’individu
devant l’omnipotence de la nature
et devant la dimension écrasante du temps
la contemplation esthétique
compte parmi les plus belles pages de l’œuvre
de Schopenhauer
un seul et libre regard jeté sur la nature suffit … pour rafraîchir égayer et réconforter d’un seul coup celui que tourmentent les passions les besoins et les soucis
l’orage des passions la tyrannie du désir et de la crainte en un mot toutes les misères du vouloir lui accordent une trêve immédiate et merveilleuse
mais cette contemplation esthétique ne doit pas être confondue avec le simple loisir
le loisir est l’intellect momentanément inoccupé
il n’a provisoirement rien à faire pour la volonté et s’ennuie
la contemplation est l’intellect momentanément occupé
à des tâches n’intéressant pas la volonté
il a provisoirement beaucoup à penser pour lui et ne s’ennuie pas
ce qui signifie que la contemplation dispose d’
un surcroît intellectuel
qu’elle peut investir dans des travaux étrangers à la volonté
ce dont est incapable
le simple loisir
.
Schopenhauer assigne à l’art le rang philosophique le plus élevé qu’aucune autre philosophie ne lui avait assigné avant lui.
si la philosophie est restée si longtemps effort vain écrit-il c’est qu’on l’a cherché sur le chemin des sciences au lieu de la chercher sur le chemin de l’art
le monde
théâtre de souffrance et de misère
est beau à voir mais mauvais à être
mais il ne suffira pas uniquement de s’abimer dans les arts pour stopper le cycle permanent du vouloir-vivre.
l’étape ultime du salut est la négation du vouloir-vivre le repos et la fin de toute souffrance
on a souvent interprété la négation du vouloir-vivre de Schopenhauer comme une négation de la vie en oubliant que le philosophe se pose en
spectateur qui regarde à travers la clôture du spectacle sans y être invité
celui qui saura transformer le monde n’aura nullement besoin de disparaître dans la négation
on peut rester ici
si dans l’art,
la possibilité s’offre de voir le monde
comme si
on l’avait déjà quitté
Vivre comme si et nier comme si
Schopenhauer
cet homme si peu ascétique
si peu saint se tient dans cet équilibre
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