le coronavirus
affecte de façon déraisonnable
notre sensibilité collective et nos mœurs
jusqu’à remettre en cause l’idée même de civilité
argumente le philosophe
BHL
cette fois
nous y sommes
nous
regardions interloqués
au début de l’épidémie
les lointains pays d’Asie porter le masque
comme
un seul homme
et nous nous disions
que leurs traditions de discipline favorisaient
cette mesure extrême qui
dans nos contrées
était inconcevable
or
est-ce l’effet
d’
une psychose
?
de
la grande misère épistémique
d’
un pouvoir médical
qui n’a jamais étalé si naïvement ses revirements
et ses doutes
?
est-ce l’obligation que se sont infligée les gouvernements de faire quelque chose, et de le faire coûte que coûte face à une épidémie exponentielle mais qui ne voit croître pour le moment ni le nombre des morts ni celui des hospitalisés
?
les masques se sont abattus
cruels et laids
comme
un fatum
sur les visages de chacun
et nous ne pouvons plus marcher dans une rue flâner ou nous affairer sortir sur un coup de tête ou poussés par la nécessité sans nous mettre sur les lèvres et le nez ce bout de tissu chirurgical
tous masqués
tous dissimulés
cacher
déguiser
voiler
camoufler
masquer
couvrir
rentrer
travestir
étouffer
refouler
farder
escamoter
tromper
renfoncer
renfermer
envelopper
dérober
taire
recouvrir
pallier
maquiller
celer
atténuer
tricher
murer
habiller
feindre
concentrer
glisser
frauder
faire semblant
estomper
enfouir
donner le change
abriter
soustraire
et au fond
tous muselés
Oh
!
ce n’est pas notre liberté qui est bridée
ni
comme le disent les anti-masque
notre parole.
mais
c’est l’éloquence des visages
qui n’ont plus à partager
que les yeux
*
Où donc avaient passé maintenant
le nain
le portique
l’araignée et tous les chuchotements
?
avais-je donc rêvé
?
m’étais-je éveillé
?
Je me
trouvai soudain
parmi de sauvages rochers
seul
abandonné au clair de lune
solitaire
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