il n’y a pas d’athées
il n’y a que des idolâtres
car l’athée
reporte sur n’importe quoi d’autre que Dieu
son indestructible notion de Dieu
Origène
Aussi est-ce à ton insu que tu sais.
Lorsqu’un homme dit en effet quelque chose, lorsqu’il parle quotidiennement, il ne peut s’empêcher de dire Dieu – et simultanément en doute, s’en doute et ne s’en doute pas.
Tu dis de la sorte telle chose (anodine ou sublime) mais, que ce soit pour dire l’heure, ton avis ou tes soupçons, ta parole juge d’une situation, elle pose une vérité, elle affirme – quand même ce fût pour nier sa propre valeur.
La parole est affirmation, et à l’origine adfirmatio signifie garantie.
Quand tu affirmes effectivement telle proposition, tu affirmes, par le fait même, tout ce qui garantit l’absolu de ton affirmation.
Or il n’y a qu’une réalité dont la concrète antécédence garantit la possibilité de l’absolu qu’implique ta parole et son adfirmatio, c’est la réalité de la présence de Dieu.
Sans elle tu n’aurais pas même les mots pour mettre en cause son existence.
Dieu se montre ainsi à la racine du langage et son existence se prend du sens même de toute affirmation vivante.
Apprenons-le aux psychanalystes :
il y a un inconscient mais par le dessus :
Dieu.
Il est l’Un conscient dont dépendent les discours du vieux monde moderne sur l’inconscient : quand la psychanalyse brandit la culasse comme origine du monde, son discours n’est possible que dans le cadre de l’Absolu dont la précédence non-consciente constitue toute parole.
La réalité de Dieu excède et fonde la mienne jusqu’au cœur de l’acte d’énonciation.
Dieu est pleine présence en la possibilité de chacune de nos phrases, quand même celles-ci se voulussent athées.
C’est ainsi, malgré qu’en ait la mesquinerie nombreuse des gougnafiers particulaires.
M.C
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