c’est
un murmure
loin de l’été
dans
le froid
un petit feu
qui réchauffe mal
une étendue
vide en forme d’arc-en-ciel
une gare
un train
une flaque d’eau
un nuage entre les rails
j’attends
est-il vrai
comme je le pense
que nous cherchons à atteindre
enfin
une plénitude
?
oubli
mais
n’oublie pas la nuit
l’abîme
le
jardin
nous en offre
sinon la réponse
du moins la condition
à la dispersion cruelle
nous préférons
la dérive
ténue du jardin
le vœu exaucé
est de l’ordre de l’expérience
il représente sa sanction suprême
ce qu’on souhaite dans sa jeunesse
on le possède à profusion dans sa vieillesse
a dit Goethe
plus tôt
dans la vie le souhait est formulé
et plus grand
est
la
perspective
qu’il se réalise
la vie serait-on en droit de dire en conséquence est précisément assez longue pour donner à espérer que les vœux de la première jeunesse auront des chances d’être exaucés
le lointain
est le pays où
les vœux sont exaucés
plus
un souhait
s’étire vers les lointains du temps
et plus on peut espérer le voir se réaliser
or
ce qui ramène
vers les lointains du temps
c’est l’expérience
qui
en forme
la trame et les articule
aussi
le souhait comblé
est-il le couronnement
de l’expérience
la lampe
de nouveau copiant
activités terrestres vues du ciel
fleuve de tout
un tas de choses
d’eau
de terre
de bois
de pierres
sang rouge fer
glace miroirs
écailles variables
étoiles et tresses
d’eau indiscernables lignes
corps blond
soie
jambe brunie
bouchons dansent mousses
lancer
de
bâtons
en suspens sur
le ciel
en rotation
tapis
de feuilles sur l’eau
l’ombre sur
le fond
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