ma voix poursuit ce que mes yeux ne peuvent
atteindre
je voulais surtout mener l’histoire jusqu’à sa
fin
je craignais
si
je m’arrêtais trop longtemps ici ou là
de perdre mon enthousiasme
d’abandonner une fois encore
et
une fois encore de me retrouver sans rien
on raillait le siècle
ce qui dispensait de le comprendre
j’aime le jeu
l’amour
les livres
la musique
la ville et la campagne
enfin tout
il n’est rien
qui ne me soit souverain bien
jusqu’au
sombre plaisir
d’
un
cœur
mélancolique
le leitmotiv
on peut… mais…
apparaît logiquement après
l’énergie d’une secrète mélancolie
on peut
ne rien regarder
mais
tout voir
on peut
tout voir
mais
ne rien comprendre
on peut
n’accorder d’attention à rien
ou bien au contraire faire attention à tout
et puis
on peut
prêter attention
à ce qui paraît le plus important
et encore
on peut
se voir en rêve comme à distance dans un rôle fort peu engageant et se réveiller tout gêné et honteux mais c’est là une question de vie privée
la vie privée et ce genre de rêves étant justement ce que le totalitarisme
cherche à éliminer
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