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Et puis alors le silence,
tu sais, le silence intérieur,
lorsque le monologue intérieur reflue, qu’il se retire, il cesse, descend, s’apaise, comme une houle, s’apaise, il ne reste plus rien, dans le vent du soir, comme une caresse sur la peau nue, presque plus rien que la conscience douce du monde autour de soi, du soir qui descend, de la mer qui s’apaise, du vent qui perd de sa force, rejoint une caresse dans les cheveux, tu sais alors, ce silence intérieur, suspendu à la possibilité d’une pensée qui viendrait le rompre, mais tout de même, en suspens, en équilibre, nous nous tenons dans le silence, et la conscience seule, du vent, de la mer au loin, du sable sous la pulpe des doigts, à la conscience aiguisée de ce monde, et de notre insertion en lui, sur l’horizontale d’une plage, où le vent a dispersé toutes les pensées, autour de soi, du soi qui les pensaient, elles se sont dispersées, on revient à soi, à la sensation du monde, à la pure sensation du monde, et soudain, fugacement, l’espace d’un instant, on aime être en lui, on aimerait aimer être en lui, on pourrait l’aimer, et se fondre à lui, aimer les sensations du corps, et le silence de l’âme, on pourrait presque, fugacement, l’espace d’un instant, aimer la pulsation de la vie en soi, on la sent, à la saignée du poignet, on sent la pulsation de la vie en soi, on pourrait l’aimer, presque, on se sent aux bords de l’aimer, ici, loin, très loin, dans le silence de la conscience, pour un peu on l’aimerait, l’espace d’un instant.
Isabelle Pariente-Butterlin
De la plage Marcello est parti II.9
ici
Robin enjoying the sea view at Lynmouth.
Photo by Linda Thompson.
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