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Le mot archange
A la porte de mon rêve
j’ai trouvé un être sortant de la brume où m’enfonçais, un corps brun, élancé et musclé, une petite tête aux cheveux souples, le mot splendeur, la certitude que l’avais rencontré, plusieurs fois, au fil de mon passé. Mais il était campé sur des bottes souples et tailladées, torse moulé sous un plastron de cuir, des lanières dansant sur ses cuisses et un grand bras levant, prête à s’abattre, une gigantesque épée. M’a bloquée sur ma rive, âme tremblante, le mot archange traversant comme un éclair cruel le je qui était là. Ai reculé, pendant qu’il se dessinait avec autorité, sortait du flou, illuminé mystérieusement de l’intérieur. Reculais, m’éloignais, voyais une galerie émerger, l’enclore, s’étendre, et des masses autres, des surfaces colorées, se succéder au long des murs de marbre qui arrivaient. L’éclair était passé, la lumière s’étendait, me suis approchée, l’ai touché ; cela ressemblait à du bois, du bois ciré dont les veines polies s’enroulaient sur ses jambes, traversaient son visage presque enfantin. Suis passée à côté de lui, le mur de la galerie s’est évanoui. Je les ai oubliés, j’avançais vers le rêve.
Brigitte Celerier
rêves rapatriés
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