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Une part cachée, mystérieuse et secrète du langage
Mallarmé opposait le philosophe, soucieux de s'exprimer avec clarté afin de convaincre le plus grand nombre, au poète, adorateur du beau, dont la langue, jamais utilitaire, devait cultiver le mystère des mots.
En repoussant toujours la compréhension, la langue littéraire met les mots à distance des choses. Son opacité renvoie à une énigme qui n'est pas seulement celle de la langue, mais celle de l'homme, dont l'essence est occulte et insondable.
Nos certitudes, nos descriptions, ce que nous croyons connaître du langage, exprimer et communiquer, tout cela vaut pour les mots de la langue dans leur usage ordinaire - pas pour la poésie.
Y a-t-il d'autres moyens que la poésie pour accéder aux mystères du langage ? Pour apprendre ou mémoriser les mots d'une autre langue que la nôtre (une langue étrangère), il faut faire un effort, se procurer des dictionnaires ou des manuels.
Les philologues et les linguistes nous fournissent des éléments sur leur genèse passée, leur histoire oubliée. N'ayant pas d'accès direct à leur sens, nous percevons leur complexité. Ils sont issus d'autres idiomes plus anciens, un jour ils se sont greffés sur cette langue. La traduction, peut-être, conduit à rejoindre cette part obscure.
Dans l'obscurité de la poésie se révèle une part cachée,
mystérieuse et secrète du langage.
L.A.Photographies, novembre 2011
source texte , Marc Crépon, les promesses du langage
Idixa
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