Fragments pour une dictée invisible
à la manière de Jack Spicer
les mots tombent avant la pensée
comme des cendres avant le feu
je les ramasse sans savoir d’où ils viennent
le poème n’a pas d’auteur
seulement un passage
une bouche où résonne ce qui veut se dire
on croit écrire pour se souvenir
mais c’est la mémoire qui écrit pour nous oublier
les voix parlent dans le silence
elles ne demandent rien
elles veulent seulement exister un instant dans le papier
chaque mot que j’écris s’éloigne de moi
comme un bateau qui s’ignore lui-même
le langage n’a pas besoin d’un dieu
seulement d’un écho
et d’un corps fatigué pour le porter
le poème est un message mal livré
mais c’est dans l’erreur que la vérité passe
si je disparais
que les mots continuent
ils n’ont jamais eu besoin de moi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire